Dossier

Le rôle et les fonctions du Grand Maître

À l’heure où une nouvelle équipe se met en place à la tête de la Grande Loge Suisse Alpina ( GLSA ) jusqu’en 2018, il n’est peut-être pas inutile de définir les attributions d’un Grand Maître au sein de notre obédience. Surtout à l’intention de nos plus jeunes initiés.

Jacques Tornay

En Suisse, on s’adresse à lui en termes de « Très Respectable Grand Maître ». Il s’agit davantage que d’une simple formule de politesse : plutôt une marque de déférence ou un signe de considération, car si le Grand Maître est un Frère comme les autres - l’apprenti au sortir de son initiation lui étant égal en droits et en devoirs - il n’en incarne pas moins la plus haute autorité de l’obédience. Son mandat dure quatre ans, ainsi que celui des dignitaires dont il s’entoure et qui à eux cinq composent le Comité Directeur ( CD ). Ce sont les régions de notre pays, réparties en huit entités territoriales représentant leurs loges respectives, qui proposent au Collège des Grands Officiers ( CGO ) les candidatures pour un prochain CD. Celui-ci sera élu par l’Assemblée des Délégués, assemblée qui pourra, à l’inverse, voter la destitution d’un dignitaire qui manquerait à ses obligations.

Le pouvoir dont dispose le Grand Maître est comparable à celui du président d’une association ordinaire, à savoir qu’il ne prendra pas ou rarement de décisions sans en référer à une autre instance, en l’occurence le CGO ou l’une des réunions statutaires annuelles de la GLSA. Il n’est certainement pas un « chef suprême » et n’exerce pas de « pouvoir absolu », vocables que l’on trouve dans des textes maçonniques à l’étranger. Il n’est pas non plus un guide spirituel - encore que parvenir à un tel poste exige un solide parcours dans l’Art Royal. En fait, le fonctionnement de notre obédience offre plusieurs similitudes avec celui de notre système de gouvernement confédéral, fort de ses traditions de collégialité et de concertation. Pour connaître l’ensemble des tâches et compétences du Grand Maître sur le plan administratif on se reportera à notre Constitution et nos Règlements.

La transmission du patrimoine maçonnique

Le Très Respectable Grand Maître est le chef responsable de l’obédience. Celle-ci comprend uniquement des ateliers pratiquant la maçonnerie de Saint- Jean, soit les trois grades symboliques. Il veille à l’unité, à l’harmonie et au bon travail des loges tout en respectant leur autonomie, il oeuvre sans relâche à l’application de nos Principes maçonniques généraux et s’attache à les rappeler lorsqu’il y a carence.Le Grand Maître devrait également être un fin diplomate qui sait autant négocier que trancher dans le vif selon les situations, faire preuve d’autorité autant que de souplesse, avoir en quelque sorte une « main de fer dans un gant de velours » au gré des circonstances, quand se présente une question délicate. Tel un avocat travaillant sur un dossier, le Grand Maître doit à la fois avoir une vue générale des choses et la connaissance du particulier. Il transmet la cohérence et la valeur du patrimoine maçonnique dont il a la charge. Enfin, il est l’ambassadeur de la GLSA dans le monde. On peut affirmer à cet égard que si nous jouissons d’une image d’excellence à l’extérieur de nos frontières, la personnalité de nos Grands Maîtres successifs y est pour quelque chose. Ils s’emploient en effet à maintenir les meilleures relations avec les obédiences étrangères amies ainsi qu’à en établir, sur une base identique, avec celles nouvellement reconnues par la GLSA. Ainsi se renforce notre chaîne d’union universelle. Le Grand Maître doit être disponible par rapport à sa situation professionnelle afin d’être pleinement présent à sa mission.