Alpina 11/2004
Beaucoup de livres sur la franc-maçonnerie, y compris parmi les plus
spécialisés, ne mentionnent pas la pratique du parrainage ou ne lui
consacrent qu’une notice. Le parrain joue pourtant un rôle majeur. Dans un
certain nombre de cas il sera le premier maçon que rencontrera le demandeur,
et si ce dernier doit faire bonne impression, l’inverse est vrai également.
D’où l’importance de ne pas désigner un parrain à la légère. Son attention
et sa sollicitude ne se limitent pas à la période précédant l’initiation,
elle s’exerce tout au long de son parcours. Qui ne se souvient des échanges
qu’il a eus avec son parrain avant de franchir le pas? C’est un temps où ni
l’un ni l’autre ne se livre trop, cependant un courant passe, des affinités
se nouent au-delà des mots.
Nous évoquons ici bien sûr une situation où tout se déroule
normalement et dans l’ensemble les déconvenues ne sont pas fréquentes. Afin
de les éviter au possible, le parrain, justement, aura soin d’informer le
futur récipiendaire sur ce que la maçonnerie représente en fait de
comportement. Le parrain est celui qui renseigne, oriente, conseille,
soutient et encourage. On peut voir en lui un mentor mais pas un professeur.
Il suggère plus qu’il ne désigne; discrète, sa présence n’en est pas moins
attentive, permanente, au cours de la progression du jeune maçon. Ce n’est
pas une tache facile.
Elle exige du tact, de la détermination, une capacité
d’écoute et une aptitude au dialogue, toutes qualités que le parrain aura
éventuellement acquises ou développées au sein de sa loge. Par ailleurs ce
sera lui qui de préférence l’amènera vers telle lecture, l’accompagnera dans
une visite, l’épaulera lors d’une démarche opportune. Le parrain ne fera pas
étalage d’érudition, selon les circonstances il s’affirmera ou se mettra en
retrait. De lui dépend pour une part l’harmonie de la loge. Il y aurait
encore beaucoup à dire sur la fonction dévolue au parrain. Pour ce faire
nous cédons la parole à ceux qui ont planché sur ce thème.
Jacques Tornay
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