Après les Loges bleues...
(Alpina 5/2014)

Faut-il parler des « hauts » grades ou grades complémentaires ou d’approfondissement en Loge Bleue ? La réponse est non si elle concerne les Apprentis et les Compagnons : de nombreuses occasions ( rituels, séances d’instruction, conférences, etc. ) permettent aux plus jeunes maillons d’une Loge de réfléchir, de digérer ce qu’ils ont vécu lors de leur initiation. Puis lors de leur promotion. Le Sentier d’Or est suffisamment exigeant dans le présent pour qu’on laisse ceux qui s’y lancent sans les perturber avec ce qui viendra peut-être. Plus tard. Pour un jeune Maître, la réponse est différente. La Loge au 3e degré n’offre plus ces instants de réflexion, car le travail en Loge bleue relève de multiples obligations qui ne donnent pas au jeune Maître le temps de méditer sur ce grade. Il n’est que de regarder les programmes des Loges : rares sont celles qui prévoient une instruction au 3e grade. Pire : où trouver la suite de l’allégorie d’Hiram ? Que sont devenus ses assassins ? Faut-il les poursuivre, les juger, les punir ? Et à qui confier le rôle du Maître architecte disparu ? Quand se finira la construction du Temple ? Autant de questions auxquelles le jeune Maître, sans se précipiter, mais sans non plus attendre trop longtemps, trouvera peut-être des réponses s’il choisit d’aller plus loin sur la voie initiatique. Peu importe qu’il choisisse, librement et selon son intuition ou après mûre réflexion, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, le Rite Ecossais rectifié, les Maîtres Maçons de Marque ou l’Arche Royale. En opérant ce choix, chaque Maître a la possibilité de s’élever davantage encore et, une fois parvenu aux extrêmes limites de la raison humaine, de franchir intuitivement ces barrières en élevant son esprit vers une vision transcendante. 

Pierre-Alexandre Joye

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