Alpina 4/2000
Le thème de ce mois d'avril — La nouvelle Constitution suisse vue sous
l'angle maçonnique — a fait chou blanc presque sur toute la ligne. Ne voyant
venir aucun texte par voie postale ou électronique, nous avons joué du
téléphone auprès de certains de nos lecteurs susceptibles de concocter
quelques réflexions sur la charte fondamentale de notre pays. A part un seul
répondant, l'intérêt n'était pas au rendez-vous. Somme toute, cette relative
désaffection est réjouissante pour au moins deux raisons. Cela prouve que: 1) la Constitution entrée en vigueur le 1er janvier 2000
n'est pas si mal tournée qu'elle doive donner lieu à des discussions après
coup; 2) notre franc-maçonnerie n'est pas porteuse d'un projet politique. A
moins de trahir notre mission nous ne saurions en effet réclamer, dans des
circonstances ordinaires, des dispositions particulières de la part du
gouvernement. L'Etat de droit démocratique garantissant la liberté de
conscience, de pensée et de réunion nous est un cadre suffisant. A partir de
là, le frère exprime ses opinions comme il l'entend, en son nom propre. A
cet égard il vaut la peine de citer in extenso le point IV de la
Constitution de la GLSA, révisée partiellement en 1997: 'emploie à faire
respecter les droits de l'homme. Chaque Maçon, en tant que citoyen, est
moralement tenu, pour affirmer ses principes maçonniques, de s'intéresser
aux affaires publiques. Il agit, selon ses convictions, pour le bien de sa
patrie." Cela étant, nous nous devons de lire de bout en bout la nouvelle
Constitution fédérale. Ne traduit-elle pas des options et valeurs
essentielles, ne nous renseigne-t-elle pas sur les droits et devoirs de base
que nul n'est censé ignorer? Sa version actualisée a d'ailleurs fait l'objet
d'une longue préparation incluant les compétences de nombreux experts, une
vaste procédure de consultation, un rapport au Conseil fédéral et plusieurs
débats avant son approbation par le peuple et les cantons le 16 avril 1999.
Sa mise à jour comprend une série de réformes et d'innovations qu'il importe
de connaître afin d'être en adéquation avec la réalité de notre société, et
mieux à même d'en suivre le développement.
Jacques Tornay
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