Retour à l’essentiel
(Alpina 1/2008)
N’est-il pas opportun, au seuil d’une année nouvelle,
d’établir des priorités? Se livrer à un tel exercice permet en tous les cas
de faire la part des choses, de mettre en évidence les éléments nécessaires
aux buts que nous désirons atteindre par rapport à d’autres qui le seraient
moins, bien que chaque élément ait son importance dans la construction
intérieure de chacun d’entre nous. La franc-maçonnerie étant une volonté de recherche, il
importe de l’entreprendre en gardant à l’esprit que nous devons aller vers
l’essentiel, soit vers ce qui a le plus de signification dans ce que nous
désirons être. Nous avons pour cela un socle ferme de références. En se
rapprochant des sources de notre enseignement nous dégageons les lignes
directrices nous permettant d’accomplir un travail digne de ce nom sur le
lieu et dans le temps qui nous sont donnés.
Viser à l’excellence doit être notre préoccupation
constante, car nous ne sommes pas devenus francs-maçons pour assister à des
rituels et suivre la voie du symbolisme initiatique mais pour vivre les uns
et l’autre, s’en imprégner afin qu’ils deviennent parties intégrantes de
nous-mêmes et nous projettent vers l’avant avec la somme de confiance la
plus forte dont nous sommes capables. Nous devons être acteurs, non
spectateurs. Revenir à l’essentiel et pouvoir s’appeler francsmaçons
signifient avant tout se construire sans désemparer, s’adjoindre chaque jour
un supplément de conscience dans ce que l’on fait et par conséquent le faire
toujours mieux. Certes, il n’y a rien là de nouveau et pourtant, on manque
parfois de se situer au centre de l’exigence maçonnique pour trop se
complaire dans sa périphérie. Le retour à l’essentiel implique aussi de se
souvenir de notre motivation en frappant à la porte du temple.
Ce n’est pas un geste bénin que d’accomplir une démarche
susceptible d’ajouter du sens à sa vie. Acquérir un bagage de connaissances
nous rend responsable vis-à-vis de soi-même autant que d’autrui. C’est
pourquoi il importe d’en faire le meilleur usage et de maintenir le cap vers
ce qu’il nous reste à réaliser.
Jacques Tornay
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