Changement de climat - changement de
mentalité
(Alpina 12/2008)
Pour la première fois dans l’histoire de
l’humanité, les peuples habitant notre planète sont
confrontés dans le même temps à des problèmes identiques
affectant le devenir du monde. Nous nous retrouvons
ensemble devant des maux communs. Face au changement
climatique et ses conséquences les experts peuvent
exagérer ou au contraire minimiser leurs constats et
leurs prévisions des phénomènes. Tous semblent avancer
des arguments plus irréfutables les uns que les autres.
Heureusement, l’information dite globalisée abonde et
circule librement, de sorte que chacun peut se faire une
idée objective de la situation présente et constater où
nous en sommes en ce début de millénaire sur la terre
que nous habitons.
Il n’empêche, au vu de l’ampleur des
problèmes à résoudre, les citoyens ordinaires se sentent
démunis et les responsables à la tête des pays donnent
l’impression de peiner à trouver des solutions à la fois
concrètes, rapides et efficaces là où elles seraient
d’abord nécessaires. Que l’on songe aux résultats,
variables selon les régions du globe, des pertes
agricoles, de la détérioration sanitaire, de la montée
des eaux, de la disparition d’espèces, de la
désertification de zones entières. Nombre de ces fléaux
ont partie liée. Tous menacent notre cadre de vie, et ce
notre inclut la totalité des individus, des êtres
vivants, du sol et de la qualité de ce qui y pousse et
devrait se développer sous les meilleurs auspices. Sur
les bancs de l’école déjà nous avons appris à respecter
les valeurs de la nature, de laquelle nous dépendons.
Nous voyons aujourd’hui que l’indifférence à cet égard
risque de mener au pire, nous ne savons vivre qu’au
présent, et les prérogatives jalouses des nations
l’emportent souvent sur une recherche d’harmonie
générale. Une répartition des richesses naturelles
paraît hélas relever de l’utopie. En attendant, ce sont
les plus précaires et vulnérables de nos frères humains
qui sont touchés en première ligne et voient se creuser
leur malheur. Serait-ce trop vouloir que de prôner une
éthique des ressources hydrauliques et alimentaires
accessibles à tous ? Certes, les grandes catastrophes de
ces dernières années dues au déchaînement de l’un ou
l’autre des quatre éléments sont pour une part
imprévisibles et n’épargnent personne. Elles devraient
être un ferment de solidarité universelle, complétant
celle des institutions d’entraide, visant à empêcher
tant que faire se peut que les désastres se reproduisent.
Nous pressentons des changements dans nos existences.
L’une des erreurs a été de lier la qualité de vie à une
consommation irréfléchie, de se dire que nous pouvons
nous tirer d’affaire seuls alors qu’il n’en est rien. Le
changement de mentalité ne sera pas un choix mais une
nécessité. Il importe dès maintenant de s’y préparer.
Jacques Tornay
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