Que peut offrir la franc-maçonnerie à ses jeunes frères?
(Alpina 8-9/2009)

Que peut offrir la franc-maçonnerie à ses jeunes frères ? Il n'est que de poser la question à certains ayant déjà plusieurs années de pratique pour se rendre compte combien, dans leur diversité, les réponses aboutissent à un même constat : un regain de confiance. Tel paraît être le grand dénominateur commun des maçons avec quelque expérience du métier. Sur un plan très concret, il en est qui admettent volontiers avoir appris, grâce à leur appartenance, à structurer leurs idées puis à les mettre par écrit, avant de présenter le fruit de leur travail en réunion de loge. Peutêtre ont-ils dû vaincre un fond de timidité, un sentiment de doute envers eux-mêmes, la crainte de s'exposer à l'appréciation des autres. Les morceaux d'architecture représentent des phases importantes car elles sont la partie visible, vérifiable, de l'évolution de l'adepte. De plus, savoir rédiger et s'exprimer correctement seront toujours des atouts au cours d'une vie. D'autres vous diront avoir acquis par la fréquentation de nos travaux le sens de l'humilité, le goût de l'effort de recherche, la curiosité intellectuelle, un pouvoir de concentration, la patience, l'acceptation d'une libre discipline, une ouverture spirituelle, un bagage philosophique, une compréhension accrue de l'humain, la valeur de l'altruisme, et caetera. La liste serait longue des qualités que le frère est susceptible d'acquérir ou plutôt de développer au sein de l'assemblée maçonnique, où sont de mise la tolérance et l'attention réciproques. Ce sont là autant d'avantages qui feront de lui un meilleur membre de sa famille, un meilleur professionnel, un meilleur citoyen. Lui seront de fidèles soutiens : le symbolisme hérité des bâtisseurs et le courant fraternel omniprésent d'un atelier. Tous les éléments de la francmaçonnerie tendent en fait à créer la confiance évoquée ci-dessus.

Quel que soit le moyen par lequel on l'acquiert, la confiance est primordiale. Sans elle, l'homme peut se sentir bien démuni dans un monde où les intérêts mesquins et les pressions de toute sorte semblent prévaloir. Il est cependant des domaines où la maçonnerie ne peut rien. Elle ne pourra inculquer à son jeune initié le désir de se parfaire ni l'appel vers un accomplissement de soi si au départ il n'en ressent pas la motivation profonde. Ainsi, pour que notre enseignement apporte une part conséquente à son être intérieur, ne faudrait-il pas que sa volonté d'aller vers le mieux soit suffisamment agissante?

Jacques Tornay