Quelle société voulons-nous?
(Alpina 8-9/2010)

Quelle société voulons-nous? La question a été posée à d'innombrables reprises depuisles tempsanciens. Presquetoujours, les pouvoirs en place décidaient de la forme de société au sein de laquelle lessujets, les administrés devaient vivre. Depuis l'avènement de ladémocratie moderne cesderniers disposent évidemment d'un moyen de faire entendre leur voix par le biais de l'urne et d'être des citoyens à part entière par une série de droits inscrits dans la Constitution. Or, depuis quelque temps nous assistons à un phénomène voulant que des groupements de personnes suffisamment motivées parviennent, dans la légalité, aunom d'une éthique ou d'un intérêt public, à remettre en question des institutions parmi les plus fermement établies. Dans ces conditions, auc une instance dirigeante considérée fautive en quelque domaine ne serait à l'abridelacritique. Nous assistons d'autre part à l'éclosion de cercles et mouvements de réflexion hors des partis traditionnels. Mais nous autres francs-maçons de la GLSA, désironsnous un type de société spécifique? Ici, comme sur d'autres thèmes, les réponses seront plurielles, et varieraient en fonction des choixetde la sensibilité de chacun. Nous voyons dans nos discussions de loge que la diversité d'opinions émises dans tel ou tel secteur n'aboutit très souvent à aucun consensus, ce qui d'ailleurs n'est pas le but recherché. Dans un débat, il faudrait plutôt craindre l'accord unanime trop vite acquis. Le franc-maçon tient avant tout à une société dans laquelle les libertés et droits fondamentaux non seulement sont garantis pour tous mais encore prennent une force vive dans l'exercice quotidien de la citoyenneté. Cela étant, il reste à peaufiner l'édifice social auquel nous appartenons, à l'améliorer sans cesse avec lamême ardeur, la même vigilance, que l'individu luimême se perfectionne et cela est l'affaire de chacun de nous. Rien jamais ne sera parfait. Lorsque l'on s'interroge sur la société idéale il faut également tenir compte du soutien que nous entendons accorder aux aînés, ainsi qu'aux enfants qui demain prendront notre relève. Enfin, penser à ce qu'il convient de faire pour aider les autres, où qu'ils se trouvent, à vivre mieux. Par conséquent il importe que notre engagement de franc-maçon soit à la hauteur de nosambitions, tout commeil convient de se donner chaque jour lesmoyens de concrétiser ses désirs.

Jacques Tornay

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