Fondations et oeuvres maçonniques
(Alpina 10/2013)
Il n'est pas interdit de penser que nos ancêtres opératifs pratiquaient une forme d'aide, selon les préceptes chrétiens dont ils se réclamaient, envers les démunis de leur entourage. Eventuellement par du travail bénévole. Il est en revanche certain que la franc-maçonnerie ayant trouvé ses marques, établie sur ses bases et dûment organisée, les préoccupations d'ordre social firent partie intégrante de ses objectifs. Ils en furent indissociables car il ne s'agit pas en l'occurrence d'ajouter un volet humanitaire à l'étude et à la pratique du symbolisme, mais bien de former une complétude dont on ne pourrait retirer une partie sans nuire au tout. L'expression «construire le temple de l'humanité» est à cet égard suffisamment explicite et ne permet aucun doute quant à sa signification dans le monde réel. Le spirituel et le terrestre sont à ce point consubstantiels que l'on peut dire sans exagérer que l'équilibre du monde dépend de leur unité. Dans les faits il existe aujourd'hui un grand nombre de fondations et d'organismes maçonniques oeuvrant dans le caritatif sous des appellations diverses et d'après des modalités qui leur sont propres. Certains disposent de moyens considérables, notamment dans l'espace géographique anglo-saxon. Il n'est que de consulter les périodiques de quelques Grandes Loges pour se convaincre de la diversité ainsi que de l'ampleur des actions entreprises. Celles-ci se situent traditionnellement dans les secteurs principaux suivants : instruction et enseignement ; santé ; formation professionnelle ; logement ; encouragement aux arts et à la culture ; sport et loisirs. Ce sont les domaines de prédilection que soutient notre Grande Loge Suisse Alpina (GLSA) depuis ses débuts. On croit à tort que les grands problèmes liés à la pauvreté voire à la misère humaine appartiennent au passé, lorsque le progrès était embryonnaire. C'est oublier que ce même progrès a engendré d'autres maux. D'où la nécessité d'être présent sur les chantiers qui nous réclament. La GLSA agit par le don des loges, les ateliers ont leur tronc de la veuve, et le maçon s'engage à titre personnel. Comme nous sommes gens de discrétion par choix et tempérament, nos apports généreux ne s'affichent en principe pas en public. La philanthropie se veut avant tout disposition du coeur. Ainsi, faire ce que l'on doit avec ce que l'on a, sans tapage, donne au geste toute sa valeur.
Jacques Tornay
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