Nuveaux Frères: où sont-ils?
(Alpina 2/2014)
Peine à recruter, absentéisme lors des Tenues et des
Conférences, nombre de démisions en hausse, etc : à
discuter avant et après les Tenues et lorsque les
langues se délient autour du verre de la fraternité, le
phénomène de la désaffection des Maçons existe bel et
bien en Suisse. Mais il ne revêt pas, de loin pas, une
acuité qui, comme dans le monde anglo-saxon, per exemple,
justifierait une intervention drastique des Grandes
Loges. La stagnation du nombre des Frères y est certes
un sujet de préoccupation, mais une intervention trop
jacobiniste serait, primo, disproportionnée par rapport
à l’ampleur du danger, et surtout, totalement contraire
à la tradition de fédéraliste qui structure la Franc-Maçonnerie
Suisse.
En effet, à chaque Loge ses habitudes, son mode de
fonctionnement et sa façon de vivre l’Art royal. Pour
certaines d’entre elles, un effectif de 70 membres est à
la limite inférieure de ce qui est souhaité alors que
pour d’autres ateliers une vingtaine de Frères suffisent
à mener à bien les tâches qui lui incombent.
En fait, l’enquête de Thomas Müller, Jacques Tornay
et Daniele Bui le montrent de façon très claire : les
Loges qui savent d’où elles viennent et surtout ce
qu’elles veulent ne doivent pas se faire trop de soucis
pour l’avenir. Comme le souligne le Respectable Grand
Maître Jean-Michel Mascherpa, en Suisse, dans le monde
des Loges – reflétant ainsi fidèlement un credo que le
monde profane a fait sien depuis longtemps - tout et
question de qualité plutôt que de grandeur. En demandant
à chaque Frère de se faire l’ambassadeur des valeurs
défendues dans la Constitution d’Anderson et soit un
exemple de tolérance et d’ouverture dans le monde.
Pierre-Alexandre Joye
|