La patrie, notion ringarde ?
(Alpina 4/2014)
A l’heure de la globalisation qui
postule, pour une grande entreprise,
d’avoir son siège social
dans un pays, de produire dans un
autre et de vendre dans un troisième,
le concept de patrie a-t-il encore un
sens ou n’est-il qu’une notion surannée,
voire ringarde ? Pour un francmaçon,
la réponse est oui. D’abord, la
franc-maçonnerie s’attache à construire
le temple de l’humanité. Cela signifie
qu’elle voit en tout homme son semblable
et qu’il est citoyen du monde.
Donc que sa patrie spirituelle, philosophique,
est planétaire et que rien de ce
qui se passe, que ce soit devant chez lui
ou à des milliers de kilomètres, ne lui
est indifférent.
Ensuite, tout nouveau Frère, lorsqu’il
est reçu franc-maçon, doit affirmer solennellement
sa fidélité envers la patrie
et sa volonté de la défendre de toutes
ses forces. Ce ne sont pas de vains
mots, car ils reprennent ce qu’en dit la
Constitution de la Grande Loge Suisse
Alpina ( GLSA ). C’est clair, net et sans
ambages. D’ailleurs, le fonctionnement
de la GLSA, foncièrement fédéraliste,
en est témoignage évident. Tout francmaçon
est fidèle à sa patrie, héritage
de ses pères fondateurs, avec toutes les
valeurs qu’elle incarne sur les plans politique,
historique et culturel. Le « Vaterland
» est une réalité certes complexe,
mais vivante et digne d’être protégée et
défendue.
Enfin, le franc-maçon est attaché à une
autre vision de la patrie. Celle que les
Romains appelaient « la petite patrie » :
la famille, au sein de laquelle l’homme
naît, se développe et se construit. La
famille, honnie par certains, constitue
le centre de gravité de la société et le
franc-maçon y est dévoué corps et âme.
Famille, patrie et monde, trois visions
de la patrie auxquelles le franc-maçon
consacre ses forces et sa volonté.
Pierre-Alexandre Joye
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