Approches adéquates en situation de crise
(Alpina 2/2012)

P ar les temps qui courent le mot crise est sans doute le plus répandu sur la surface du globe, et pour cause. Il se décline de bien des façons et n'a pas la même signification pour tous, suivant le degré auquel on est concerné par le phénomène. Au départ, une crise se rapportait prioritairement à un état de santé, physique ou mentale, et aujourd'hui on applique le terme à presque tous les secteurs dès qu'une altération conséquente se produit. Personnelle ou planétaire, une crise est un bouleversement des habitudes, dans une mesure variable mais qui nous incite ou nous oblige à envisager une situation autrement que nous le faisions jusque là. Il peut en découler un mieux, car il est des crises salutaires, pourvu qu'elles ne se prolongent pas indûment et que nous sachions en tirer les leçons.

Chacun est victime d'accès et d'atteintes de nature diverse au cours de son existence. Des remises en question alors s'imposent. Rarement les individus trouvent en euxmêmes les ressources pour surmonter de sérieux revers. Il est certes nécessaire de cultiver en soi un potentiel de forces régénératrices mais c'est dans l'entraide fraternelle au sens le plus large que l'on puise les moyens de rebondir. C'est à plusieurs que l'on peut résoudre efficacement les difficultés de quelque ordre qu'elles soient. Et ce qui est possible au sein d'une communauté particulière doit l'être également à l'échelle de l'humanité. Les valeurs de la solidarité et de l'échange ne sont-elles pas au premier rang de celles qui fondent les civilisations appelées à durer?

Nous entendons à l'heure actuelle beaucoup d'experts débattre doctement dans les médias de l'origine, des effets et des solutions pour sortir de telle ou telle crise. Il n'en sort en général pas grand-chose de productif. Les avis divergent, quand ils ne se combattent pas. «Des mots, des mots, des mots», comme disait William Shakespeare. En fait, trop d'égoïsmes sont à l'oeuvre dans notre monde, et lorsqu'il y a grave conflit entre eux, de nouvelles crises surgissent. Il est toutefois une vertu primordiale qui, si elle se traduisait concrètement dans la réalité, éviterait bien des problèmes, y compris dans le domaine maçonnique : la pondération.

Jacques Tornay

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