« The past is never dead. It’s not even past« .*
W. FAULKNER
* »le passé n’est jamais mort. Il n’est même pas passé«
L’être humain est fait de mémoire.
Et d’oubli.
Chacune et chacun d’entre nous porte – parfois sans le savoir – l’empreinte de quelque chose qui a disparu.
Ce n’est pas le moindre des paradoxes, de relever que, dans la relation à soi et au monde, une forme d’oubli et de distance est parfois nécessaire pour ouvrir certaines portes de la compréhension et de la connaissance.
Pour autant, l’émotion et le sentiment sont indispensables à la construction d’un individu, comme les symboles, les archétypes et les mythes participent de l’aventure des hommes et de la construction de notre commune humanité.
En ce début d’année, la colère, le désarroi, demeurent vifs, car nous portons d’autant plus les cicatrices du 13 novembre qu’il ne se passe quasiment pas un jour sans que le fléau de la barbarie ne s’abatte sur l’une des régions de notre planète.
Le combat de la raison, engagé depuis de nombreux siècles, se poursuit aujourd’hui. Il doit sans cesse être éclairé et régénéré par les valeurs vitales, éthiques et démocratiques.
Et par les principes – indissociables – de laïcité et de mixité, sans lesquels aucun avenir commun n’est véritablement possible.
Un arrêt récent – et trop méconnu – de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (1) nous laisse voir combien le principe de laïcité doit être ardemment défendu et promu au-delà des frontières françaises, faute de quoi ce puits de sagesse pourrait bien se tarir.
Nous refusons de croire avec Macbeth que la vie est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne veut rien dire.
N’oublions jamais le lait de l’humaine tendresse, et alors le printemps refleurira.