Editorial

Oser. La femme du XXIe siècle, connectée, multitâche, tchatte sur les réseaux sociaux, échange sur les forums, « tweete et retweete », court après son bus, fait répéter leurs leçons à ses enfants ou petits-enfants, pare aux urgences du quotidien.
Vie active d’échanges tous azimuts et pourtant … le smartphone ne capte pas de réseau pour les questions existentielles. Les réponses sont à chercher en soi, dans son réseau de réflexions intérieures et intimes.

Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.

Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ?  Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.

Marie-Thérèse BESSON, Présidente 

Lire la suite

Lire la suite

Nous rejoindre

A l'initiative du Droit Humain, neuf obédiences maçonniques françaises se sont réunies à Paris, autour d'une journée de la Fraternité - 2 mars 2013

Devant  un public de huit cents personnes venues réfléchir et débattre sur la place et le sort de la Fraternité dans notre société, les Grands Maîtres des 9 institutions maçonniques sont intervenus pour décliner tous les aspects de cette importante valeur républicaine et maçonnique .

La Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France  avait choisi de s'exprimer sur " Fraternité , un devoir d'urgence".
LA FRATERNITE, UN DEVOIR D'URGENCE
 
Presque arrivés au terme de ces Etats Généraux, nous avons tous pu constater combien il a fallu se battre pour faire vivre la Fraternité.
 
Fraternité, dernier terme de notre trilogie républicaine. Bien qu’inscrite aux frontons de nos écoles et de nos mairies, cet idéal reste le maillon à renforcer.
 
 
Qu’advienne une crise, et l’émigrant n’est plus le frère mais l’étranger. Que la crise perdure et c’est toute notre démocratie qui s’enrhume et met au banc de la société les plus démunis ! La Fraternité n’est plus qu’un vœu pieux, souvenir d’une prospérité lointaine et d’une espérance … Il semble plus facile de se couper de la communauté malade que de lutter à ses côtés…
Non seulement de nouveaux modes de liens fraternels sont à réinventer de toute urgencemais d’abord et surtout, tous ceux connus sont à remettre en œuvre. L’« affectio societatis », si elle est essentielle à la survie de toute civilisation, doit être sans cesse alimentée en actes.
L’urgence est de la remettre au cœur de nos préoccupations éducatives, philosophiques, économiques et politiques.
Pour nous, Maçonnes et Maçons, c’est un devoir impérieux puisque nous avons juré de travailler à l’avènement de la Fraternité Universelle. Plus que quiconque « au possible, nous sommes tenus » selon la célèbre formule de Martin Hirsch.
 
Certains médias nous reprochent de nous isoler dans nos Temples, de nous couper du monde, occupés au symbolisme ou pire centrés sur nos affaires. Bien au contraire, en ces temps de crise et de profonde mutation de nos sociétés, notre mission première est d’agir selon nos principes et d’être fidèles à nos engagements ; c’est-à-dire, obéir à cette prescription : « en toutes circonstances, les Maçons et les Maçonnes se doivent aide et assistance, même au péril de leur vie, ils et elles ont pour devoir d'étendre à tous les membres de l'humanité les liens fraternels qui les unissent ».
 
Nous ne pouvons pas nous soustraire à ce devoir. Nous devons être à la pointe de cette révolution, dans la modernité d’une Fraternité active et globale. Comme le développement durable devrait garantir à l’homme un environnement viable, la Fraternité universelle devrait garantir à toutes et à tous des conditions du vivre ensemble de meilleure qualité.
Les progrès techniques sont si rapides que la transmission des savoirs en est bouleversée, les plus âgés n’ont plus à transmettre le fruit de leur expérience déjà obsolète. La société se morcelle rapidement en groupes sociaux : jeunes, actifs, chômeurs, personnes âgées, hommes, femmes, handicapés, etc. Mais avec quel dénominateur commun ?... Les réseaux virtuels d’amitié ? Ersatz de solidarité, de Fraternité ? Cependant ces réseaux « modernes », d’une nouvelle fraternité cybernétique sont dynamiques et prolifiques et plutôt que de les ignorer ou de les combattre, ils peuvent être des outils propres à mobiliser, à appeler à agir… à faire réfléchir sur de nouveaux enjeux de société, sur cette nouvelle fraternité qui reste encore à inventer !
Nous devons intégrer la modernité dans nos traditions, appliquer nos valeurs au progrès de demain
Nos Obédiences ont le devoir de lancer, de soutenir, voire d’amplifier les chantiers de Fraternité qui se profilent suite aux mutations profondes de nos sociétés : solidarité envers nos aînés, vigilance pour que tous les enfants, égalitairement filles et garçons, accèdent le plus largement possible à une éducation gratuite, laïque et à une formation continue tout au long de leur vie, mission de veille afin que l’Etat continue de garantir à ses citoyens des conditions de vie digne dans le respect de nos valeurs humanistes.
Nous avons le devoir d’être les porte-paroles, les représentants des « sans voix » et pour cela nous devons être exemplaires dans notre action. Nous devons témoigner du fait que la Fraternité est inséparable de la constructionde la Société des Hommes.
 
Dans la poursuite de ce but, nous devons initier des chantiers concrets pour donner une consistance à la Solidarité et à la défense de la Fraternité.
La semaine prochaine à l’issue d’un colloque, ici même, mon Obédience distinguera la Fondation « K d’urgences » pour son action auprès des familles monoparentales en cette période de crise !
Nous entendons, au-delà du prix qui sera remis, mettre en lumière l’action de femmes et d’hommes qui œuvrent pour empêcher ces familles de sortir du cadre de la République, et pour garantir l’insertion dans le tissu social, de ces femmes, le plus souvent premières victimes de la grande précarité. Ce sont elles qui soutiennent leurs aînés et éduquent seules leurs enfants, les citoyens de demain : ces enfants doivent savoir qu’ils demeurent libres et égaux dans une République recentrée sur le devoir de fraternité ! Ces femmes et ces hommes, qui agissent concrètement, au quotidien, auprès de ces familles, nous interpellent sur ce que devrait être l’exemplarité des maçons. Ils nous interrogent aussi sur notre capacité d’occidentaux à défendre les fondements de la Fraternité que sont la Démocratie, la Laïcité l’Egalité, la Liberté. Ils sont les garants d’un mieux vivre ensemble dans une société harmonieuse !
 
La Fraternité nous entraîne dans le sens de la Vie et nous invite à travailler avec humilité, persévérance à faire jaillir en dehors de nos Temples maçonniques, notre Idéal, notre œuvre la plus pure, la plus difficile et la plus exigeante à façonner.

Il nous faut revendiquer l’établissement, sine die, de l’Egalité de toutes et tous… et pour cela défendre la Laïcité qui permet de définir un espace commun pour vivre et « prospérer », un socle de liberté de consciences, un terreau fertile pour se construire et s’insérer dans la société. Par extension, faisons résonner l’idée que nous sommes tous et toutes, frères et sœurs en humanité.

«Je vous parle d’efforts, de travail pour aller vers l’autre… pour trouver l’harmonie, la richesse dans l’échange, la dignité dans la démocratie… Ce sont les mots
d’Aung San Suu Kyi à ses compatriotes, apprentis démocrates, mais ces propos s’adressent à nous tous …

Seuls nous ne sommes rien ; ensemble, nous pouvons tout, nous créons tout. Alors, redevenons des opératifs en agissant au cœur de la Cité.

SALUT ET FRATERNITE
Catherine JEANNIN-NALTET

 

Accueil - Nous contacterMentions légales