Editorial

Oser. La femme du XXIe siècle, connectée, multitâche, tchatte sur les réseaux sociaux, échange sur les forums, « tweete et retweete », court après son bus, fait répéter leurs leçons à ses enfants ou petits-enfants, pare aux urgences du quotidien.
Vie active d’échanges tous azimuts et pourtant … le smartphone ne capte pas de réseau pour les questions existentielles. Les réponses sont à chercher en soi, dans son réseau de réflexions intérieures et intimes.

Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.

Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ?  Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.

Marie-Thérèse BESSON, Présidente 

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La Grande Loge Féminine de France

La Franc-maçonnerie revendique l’héritage symbolique des sociétés initiatiques qui, depuis la plus haute antiquité, se sont consacrées à la réflexion collective et à la transmission graduelle de la Connaissance ; mais aussi un héritage plus direct, celui des compagnons bâtisseurs de cathédrales et des "loges" dans lesquelles ils se réunissaient pour préparer le chantier et transmettre aux apprentis les secrets de l'art.


L’héritage des bâtisseurs

Des bâtisseurs de la plus Haute Antiquité, nous avons gardé :

  • le nom, celui de "Franc-maçon" que portaient ces "maçons", devenus "francs", après s'être affranchis de toute juridiction et de toute redevance, 
  • un modèle initiatique d'organisation et de transmission,
  • des traditions et des symboles liés à la construction et au travail de la pierre.


L'article 5 de la Déclaration de Principes de la Grande Loge Féminine de France affirme que "la Grande Loge Féminine de France se réfère à la tradition maçonnique, notamment pour l'observance stricte du rituel et l'étude du symbolisme en tant que moyen d'accès au contenu initiatique de l'Ordre".

Les premières loges spéculatives

C'est en Angleterre, à l'aube du 18ème siècle, que la Franc-maçonnerie moderne a son origine réelle. A cette époque, les loges de compagnons maçons s'ouvraient aussi à des membres qui n'étaient pas du métier. Au fil des années leur nombre s'accrut et ces maçons "acceptés" commencèrent à privilégier le travail sur les idées plus que sur la construction matérielle. 
Ce fut la naissance de la Franc maçonnerie dite "spéculative", telle que nous la pratiquons aujourd'hui.


En 1717, 4 loges se réunirent pour constituer la première obédience : la Grande Loge de Londres.

En 1723, deux pasteurs, Anderson et Désaguliers, rédigèrent des Constitutions fondatrices qui, quoique formellement calquées sur les anciennes constitutions de métier, les "Old Charges", se démarquaient définitivement de la lignée opérative.

L'ambition qui y est affirmée est celle de dépasser les antagonismes religieux qui avaient déchiré les pays, en posant des principes de liberté de conscience, de tolérance et de foi en la capacité de l'être humain à se transformer et à transformer le monde.

Bien que progressistes pour l'époque, ces constitutions ne faisaient aucune place aux femmes et l'histoire de la Franc-maçonnerie féminine s'inscrit, comme celle de l'ensemble des femmes, dans une démarche de lutte pour l'indépendance et l'autonomie. Leur accession à la démarche maçonnique a représenté une grande aventure de plus de deux siècles

Naissance de la Grande Loge Féminine de France

Quelques jours après la Libération, pressées de reconstituer le chantier interrompu, les maçonnes décident de prendre leur destin en main.

Le Grand Secrétariat reprend ses activités et entreprend de constituer un "Comité de reconstruction" qui a la double mission de retrouver les femmes membres disséminées par la tourmente et de procéder à un examen de leur comportement pendant l'occupation.

Les loges étant reconstituées, le Comité de reconstruction fait une demande officielle à la Grande Loge de France pour une aide, tant sur un plan logistique que matériel, en vue de la réintégration de l'ensemble des loges d'adoption et la préparation de leur future organisation.

Le Convent de la Grande Loge de France vote, le 17 septembre 1945, « l'abrogation de la Constitution de 1906 et des règlements généraux y afférant". Abrogation permettant aux femmes de créer une Obédience féminine indépendante dont le titre serait "Union Maçonnique Féminine de France".

Dès le 21 octobre 1945, Anne-Marie Gentily, présidant le Convent, annonce la création de l'Union Maçonnique Féminine.aux 5 Loges reconstituées : « Le Libre Examen » 20 membres, « La Nouvelle Jérusalem » 33 membres, « Le Général Peigné » 16 membres, « Minerve » 16 membres et « Thébah » 6 membres.

Dans une allocution très émouvante où l'espoir prenait le pas sur l'amertume, la Présidente déclara : "Restons dignes de toute cette martyrologie, qu'elle soit profane ou fraternelle... Jurons d'aller de l'avant comme ils l'ont fait et le feraient encore... Espérons en une vie longue et féconde de l'Union Maçonnique Féminine". Anne-Marie Gentily faisait référence aux femmes disparues et à toutes les victimes de la guerre.
L'année 1946 est consacrée à structurer l'obédience. La première Constitution "Des Loges d'adoption aux Loges féminines indépendantes", est rédigée cette année là. Elle pose les principes et définit les règles de fonctionnement des Loges.

Une réflexion approfondie est également menée sur le rituel, une question à l'étude des loges y est consacrée : "Le symbolisme féminin dans la Maçonnerie Ecossaise".

Le premier Conseil supérieur composé de 10 femmes est élu ainsi que la première Grande Maîtresse, Anne-Marie Gentily qui s'exprime ainsi : "Un fait est là : notre institution, pour meurtrie qu'elle soit, est constituée. Nous sommes bien faibles, puisque seul un tiers de notre organisme a renoué la chaîne d'union. Il ne dépend que de nous-mêmes de la développer, de la faire grande, forte et belle et de lui faire jouer le rôle national et international que nous ambitionnons".

La prophétie, s'est réalisée et tout va très vite : en 1948 création de la première Loge en province par des femmes, pour des femmes : « Athéna » à Toulouse.

C’est le 22 septembre 1952, que l' »Union Maçonnique Féminine de France » devient La « Grande Loge Féminine de France ».

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