Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.
Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ? Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.
Marie-Thérèse BESSON, Présidente
Lors de son intervention, Marie Thérèse Besson a rappelé que le principe de laïcité est l’aboutissement d’une démarche de liberté initiée par l’esprit des Lumières. Ce principe s’affirme comme un droit, dès 1789, dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Ce texte de portée universelle, instaure des droits fondamentaux qui ne tiennent ni à la couleur de la peau, ni au sexe, ni à la classe sociale, ni à la religion, ni aux origines ethniques de chacun. Il souligne au contraire que chaque individu est, de façon inaliénable, membre à part entière de l’espèce humaine.
Il proclame en son article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.
Extrait de l’audition :
Monsieur le Président,
Monsieur le Rapporteur général,
Mesdames, Messieurs,
Dans le cadre de votre mission vous avez souhaité entendre les principales obédiences maçonniques. Au nom de la Grande loge Féminine de France que je préside, je tenais à vous dire que cette année, nous sommes sensibles à votre invitation.
Après cette année 2015 où les tragiques massacres perpétrés à Paris ont endeuillé la France tout entière, nous nous devons de réaffirmer nos valeurs qui sont aussi celles de la République. La laïcité en est l’un des piliers.
Je tiens à rappeler que le principe de laïcité est l’aboutissement d’une démarche de liberté initiée par l’esprit des Lumières. Ce principe s’affirme comme un droit, dès 1789, dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Ce texte de portée universelle, instaure des droits fondamentaux qui ne tiennent ni à la couleur de la peau, ni au sexe, ni à la classe sociale, ni à la religion, ni aux origines ethniques de chacun. Il souligne au contraire que chaque individu est, de façon inaliénable, membre à part entière de l’espèce humaine. Il proclame en son article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. C’est l’acte de naissance du droit à la liberté de conscience, à la possibilité de reconnaître à chacune et à chacun le droit de croire ou de ne pas croire, et/ou de changer d’option spirituelle.
La loi du 9 décembre 1905 viendra parachever l’oeuvre législative de laïcisation réalisée par les républicains depuis leur arrivée au pouvoir en 1879. C’est un régime juridique et politique fondé sur la liberté de conscience, sur la séparation des églises et de l’Etat et la neutralité stricte de l’Etat. Cette rupture avec des traditions séculaires a fondé une liberté moderne et un nouveau lien social.
Cette loi, parce qu’elle permet à la République française d’affirmer ses valeurs et de se développer dans un monde fondé, non pas sur la transcendance ou la révélation, mais sur le citoyen doué de raison, est, non seulement toujours d’une grande modernité mais encore aujourd’hui et plus que jamais, la condition nécessaire pour que chacune et chacun se reconnaisse comme enfant de la République.
Cette loi nous a ouvert, à nous femmes, la marche vers notre émancipation et notre accès à la citoyenneté.
Mais aujourd’hui, les idées humanistes de Jaurès qui disait « la démocratie et la laïcité sont deux termes identiques » sont mises à mal avec des demandes récurrentes de prises en comptes par l’État des spécificités et des particularismes religieux. Pourtant nous voulons toujours croire que la laïcité s’exprime par l’universalité de la loi commune qui rassemble la communauté des citoyens.
Devant les attaques de plus en plus nombreuses, de plus en plus pressantes, menées contre la laïcité, notre obédience a tenu à spécifier, il y a plus de dix ans dans sa déclaration de principe que, « La Grande Loge Féminine de France proclame sa fidélité à la Patrie, ainsi que son indéfectible attachement aux principes de Liberté, de Tolérance, de Laïcité, de Respect des autres et de soi-même ».
Les atteintes à la laïcité concernent l’école au premier chef, elles s’étendent aux services publics, aux services de santé, et posent aujourd’hui problèmes au sein de l’université.
L’affaire de la crèche Baby-loup témoigne à elle seule des problèmes nouveaux posés à la laïcité en France, en particulier ceux liés à la montée des revendications communautaristes. Une employée de cette crèche avait refusé d’enlever le foulard qu’elle portait en signe religieux, malgré l’interdiction de tout signe spécifié dans le règlement intérieur. Elle a été licenciée et a été à l’origine de procès retentissants où l’instrumentalisation faite par les tenants d’une religion a détruit cet établissement qui, ouvert 24 heures sur 24, permettait à des femmes de pouvoir aller travailler. Grâce aux multiples soutiens de citoyens et de personnalités c’est la défense de la laïcité qui a prévalu mais à quel prix ! Baby-loup a dû s’exiler dans une autre commune !
Le secteur de la petite enfance étant hors du champ de la loi sur l’interdiction des signes religieux à l’école. La loi de 2015 a permis la neutralité et apporté un apaisement.
L’école publique est constamment attaquée….