Le 1er mai est un rendez- vous de tradition pour les obédiences maçonniques adomatiques devant le mur des Fédérés du Père Lachaise.
Entourés de délégations de leurs Conseils d'administration respectifs, la Grande-Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, Catherine Jeannin-Naltet et le Grand Maître du Grand Orient de France José Gulino, se sont rendus au mur des Fédérés pour leur rendre hommage.
Tout le long du cortège formé de très nombreux Soeurs et Frères du GODF, de la G.L.F.F., et d'ordres maçonniques amis, des textes et des chansons de la Commune ont été lus ou chantés.
Une première halte a permis à la présidente de la Grande Loge Féminine de France d'évoquer le courage et la force des combattantes de la Commune célèbres ou anonymes, qui ont sacrifié leur vie pour la Liberté, l'Egalité et la Fraternité
Le Maire du 20ème arrondissement de Paris et le Président du GODF, ont à leur tour rendu hommage aux hommes et femmes de la Commune et fait résonner la justesse de leur idéal et de leurs luttes humanistes au coeur même de l'actualité de notre 21ème siècle.
Allocution de Catherine Jeannin–Naltet, Grande Maîtresse de la G.L.F.F. :
« Qu’il me soit permis d’évoquer les communardes, les plus connues comme les sans-nom, qui non seulement ont tenté en vain de s’interposer entre l’armée et la garde nationale, afin d’éviter tout bain de sang, mais se sont impliqués dans tous les combats de la commune. Ces femmes furent des citoyennes hors pair qui servirent soit aux ambulances, soit aux fourneaux et même montèrent aux barricades. Selon Louise Michel, elles furent près de 10 000 à combattre auprès de leurs frères d’armes.
La répression donna l’ordre de tirer sur les ambulances, les roulottes de cantinière, les postes de secours aux familles de blessés et de morts au combat.
Le court hommage de la Grande Loge Féminine de France en ce 1er mai 2013 est dédié aux 52 survivantes de la barricade du Château d’Eau qui, après des heures de fusillade, furent cernées, désarmées et fusillées sur place, le 25 mai 1871.
Qui connaît vos noms, vos prénoms, vos métiers, vos situations de famille, vos aspirations ? Esclave de l’esclave, pour parodier une autre formule plus connue, vous avez donné vos vies pour qu’advienne un monde plus juste.
D’autres ont laissé leur nom dans l’histoire, parce qu’ayant survécu à ces semaines sanglantes, elles furent arrêtées, jugées par un Conseil de Guerre, condamnées à mort, puis déportées, et nous ont laissé des textes admirables sur leurs convictions, mais vous, qui êtes allées jusqu’au sacrifice ultime, qui vous rendra grâce pour votre engagement de femmes et de citoyennes sans droit…
Combien de générations faudra-t-il pour qu’enfin vos revendications si simples acquièrent force de loi ?
En fin qui vous rendra justice pour le traitement qui vous fut réservé pendant des décennies ? Vous avez été traitées de pétroleuses, on dirait aujourd’hui d’incendiaires, de déviées sexuelles (concubines, prostituées, lesbiennes) de voleuses, pillardes et de criminelles. De quelle violence verbale vous mémoire a-t’elle été entachée ?
Communardes inconnues, vos descendantes ne vous oublieront jamais.
Pour preuve, les francs maçonnes de la G.L.F.F. vous invitent à rendre hommage à la plus célèbre d’entre elles, notre S.°. Louise Michel, lors d’une cérémonie sur sa tombe, cet après-midi vers 14 heures 30 au cimetière de Levallois Perret, cérémonie à laquelle vous êtes tous conviés.
Paris, Cimetière du Père Lachaise, 1er mai 2013.
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