Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.
Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ? Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.
Marie-Thérèse BESSON, Présidente
« L’année 2015 a été placée sous la notion d’interdépendance entre les notions de paix et de développement juste. » a déclaré Catherine Jeannin-Naltet, Présidente de la Grande Loge Féminine de France au Journal des Grandes Ecoles en janvier 2015.
Le manque de crédibilité des hommes politiques et l’absence de perspectives claires autant que de résultats économiques probants ne risquent-il pas de déboucher sur des troubles sociopolitiques graves ?
La professionnalisation du personnel politique et la course effrénée aux mandats les ont totalement éloignés des préoccupations réelles de leurs électeurs. Ces comportements se rencontrent aussi bien en France qu’au niveau européen. Il à la vie civile alors qu’aujourd’hui, ils sont uniquement préoccupés par leur réélection. Le monde actuel se trouve face à des enjeux planétaires majeurs (surpopulation, épuisement des ressources naturelles, maîtrise des technologies nouvelles), qu’il faut résoudre impérativement.
La montée des fanatismes religieux, voire politiques vous préoccupe-t-elle pour la vie de la cité ?
Les moyens de communication et les progrès de la science devant les méthodes de conception et de procréation peuvent entraîner des réactions extrêmement violentes d’une partie de la société régie par des principes religieux ou philosophiques anciens. Avec le mariage pour tous, on a vu se réveiller des ultrasréactionnaires, essentiellement religieux, qui ont fait bloc (chrétiens et musulmans), face à des avancées sociétales contre lesquelles on ne peut pas aller car elles constituent un progrès inexorable. Nous sommes en butte à une montée de l’anti-maçonnisme, voire de la judéophobie, ce qui n’était plus arrivé depuis 1945. On sent un climat de fin d’Ancien Régime, notamment avec la défense des privilèges par des groupes professionnels ou communautaires.
Comment promouvoir vos valeurs pour faire évoluer les situations ?
Il faut se battre pour la laïcité ! Chaque fois que l’on porte atteinte à cette notion, c’est la femme qui en subit les conséquences, les religieux la mettant en situation d’infériorité. Les diplômées des grandes écoles et des universités doivent rester très vigilantes. Dans le cadre du comité CEDAW de l’ONU, nous avons travaillé sur l’élimination de toutes sortes de discriminations à l’égard des femmes. Au niveau européen, notre combat se déroule au sein de l’Institut Maçonnique Européen accrédité auprès du bureau des conseillers politiques européens. Nous promouvons également la laïcité et les valeurs humanistes auprès de la Commission Européenne. Interrogées sur les problématiques de la PMA et de la GPA, nous affirmons être totalement opposées à la commercialisation du corps humain.
Quelles avancées souhaiteriez-vous soutenir afin de réduire les discriminations économiques dont sont encore victimes les femmes ?
Il faut inscrire dans une loi qu’avec un même niveau d’ancienneté, les salaires et le déroulement des carrières doivent être équivalents, car le temps passé à élever ses enfants ne doit pas nuire à la carrière d’une femme. Nous pensons que les Etats signataires de la convention CEDAW doivent garantir par des lois l’accession paritaire des femmes à tous les postes de gouvernance.
En quoi, l’appartenance à votre obédience peut-elle permettre à une étudiante de grande école ou d’université de développer son éthique et son sens moral dans sa vie professionnelle et citoyenne ?
À l’extérieur de nos loges, nous devons nous investir pour promouvoir nos valeurs aussi bien dans des associations que dans un syndicat, voire dans un parti politique. En déclinant les vertus tant cardinales que théologales, chacune contribue à l’élévation des valeurs morales de l’ensemble de la société. Nous apprenons à vivre ensemble avec une confiance réciproque. Nous faisons partie d’un grand tout ordonné et harmonieux où chacune doit trouver sa place et l’assumer dans l’acceptation et parfois même jusqu’au sacrifice. Placées tous les jours à la croisée des chemins, le problème consiste à faire les bons choix. Dans le cadre d’une spiritualité laïque, une société a-dogmatique comme la nôtre constitue un plus pour une jeune femme.
Une interview de Patrick Simon
http://journaldesgrandesecoles.com/grandes-ecoles-universites-magazine-n%C2%B066-janvier-2015/