Editorial

Oser. La femme du XXIe siècle, connectée, multitâche, tchatte sur les réseaux sociaux, échange sur les forums, « tweete et retweete », court après son bus, fait répéter leurs leçons à ses enfants ou petits-enfants, pare aux urgences du quotidien.
Vie active d’échanges tous azimuts et pourtant … le smartphone ne capte pas de réseau pour les questions existentielles. Les réponses sont à chercher en soi, dans son réseau de réflexions intérieures et intimes.

Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.

Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ?  Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.

Marie-Thérèse BESSON, Présidente 

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La GLFF rend hommage à l’esprit de Résistance – 27 mai 2015

La Grande Loge Féminine de France, représentée par sa Présidente, a participé à l’hommage rendu aux 4 personnalités qui ont marqué l’Histoire de France.
Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay rejoignent les 2 femmes et les 70 hommes qui reposent au Panthéon.

Cette date n’avait pas été choisie au hasard, puisqu’elle correspond à l’anniversaire du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943.
A cette occasion, les filles de Jean Zay, Catherine et Hélène, ont remercié la Grande Loge Féminine de France pour le travail qu’elle réalisait.

GERMAINE TILLION, est une pionnière de l'ethnologie française. En 1940, elle participe à la création du premier réseau de résistance le groupe « Musée de l'homme ». Elle coordonne, avec l'aide du résistant Paul Hauet, l'activité des groupes en région, organise des évasions de prisonniers. Dénoncée en 1942, elle est déportée à Ravensbrück avec sa mère, qui sera gazée en 1945. Germaine Tillion a 38 ans : elle observe le camp en ethnographe, demande à ses camarades de lui rapporter des informations, leur fait des conférences sur la logique du système concentrationnaire, qu'elle comprend peu à peu. Elle publiera ses observations dès 1946.

«La connaissance est un engagement et une évasion, car lorsque vous n'avez plus rien, seule la raison humaine peut vous empêcher de sombrer», dit-elle.

En 1944, elle écrira une opérette sur le quotidien des camps « Le Verfügbar aux Enfers » dont elle chante les airs à ses compagnes : «J'ai écrit une chose comique, parce que je pense que le rire, même dans les situations les plus tragiques, est un élément vivifiant. Que reste-t-il quand il ne reste plus rien à opposer à la barbarie? Le rire. On peut rire jusqu'à la dernière minute », estimait-elle.

 

 

GENEVIEVE DE GAULLE ANTHONIOZ, nièce du Général, résistante dès la première heure, elle entra dans le même réseau que Germaine Tillion, le groupe du Musée de l'homme et fût envoyé au camp de Ravensbrück en 1944, après avoir été arrêtée par la Gestapo et emprisonnée à Fresnes.
De cette période, elle a laissé un récit magnifique, La Traversée de la nuit, publié au Seuil en 1998 ; un livre exemplaire que toutes les générations devraient lire car ces pages se révèlent lumineuses par l'espérance et la solidarité qu'elles dégagent.
Geneviève de Gaulle Anthonioz laisse aussi une trace indélébile auprès d'ADT Quart Monde, qu'elle a dirigé durant plus de deux décennies auprès de son fondateur, le père Joseph Wresinski. Elle a été à la pointe du combat qui a abouti à la «loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions et la grande pauvreté», en 1998.

 

JEAN ZAY, Ministre de l'Éducation nationale du Front populaire, est une figure de la République. Né à Orléans en 1904, il s'engage très jeune en politique. À 21 ans, il s'inscrit au Parti radical. Il devient aussi membre de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme, responsable de la Ligue de l'enseignement, et est initié à la loge maçonnique Étienne Dolet en 1926. Élu député du Loiret, il devient un espoir du Parti radical-socialiste.
En 1936, il est nommé au gouvernement du Front populaire ou il réorganise l'administration par décret, crée l'ancêtre du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), prépare la création en 1939 du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Le 21 juin 1940, il embarque pour Casablanca avec les présidents des deux chambres et d'autres parlementaires. Arrêté pour désertion, renvoyé en métropole, il est condamné à la déportation à vie, une sanction sévère qu'expliquent sans doute ses prises de position très antimilitaristes avant guerre. Finalement incarcéré à Riom, il ne cherche pas à s'échapper, mais prépare dans sa cellule des réformes pour l'après-guerre. Le 20 juin 1944, trois miliciens se faisant passer pour des résistants le font sortir et l'assassinent.
En juillet 1945, la cour d'appel de Riom le réhabilite entièrement à titre posthume.

 

PIERRE BROSSOLETTE, a préféré se défenestrer plutôt que d'en dire plus sur ses alias en 1944.
Pierre Brossolette fut un antinazi de premier ordre et a largement contribué à fédérer la Résistance.
Né le 25 juin 1903 à Paris, ce fils de fonctionnaire radical est brillant. En 1925, une agrégation d'histoire en poche, il entame une carrière de journaliste et d'homme politique socialiste, farouchement anti-munichois.
Membre de la Grande Loge de France en 1927, de la Ligue des Droits de l'Homme et de la LICA, Brossolette se signala très tôt par ses engagements humanistes.
Mobilisé en 1939, Croix de guerre pour son attitude au cours de la retraite, il se voit pourtant refuser son intégration dans le corps enseignant par Vichy. Il ouvre alors à Paris une librairie qui servira de couverture à ses premières activités clandestines. Début 1941, il intègre le réseau du Musée de l'homme et collabore au journal Résistance, dont il devient le rédacteur en chef. Puis c'est la Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy. Le 1er décembre, il signe son engagement aux Forces françaises libres. Sa mission? Rédiger des rapports aux Français de Londres et nouer des contacts sur le terrain.
Le 27 avril 1942, il effectue son premier voyage en Angleterre et rencontre de Gaulle. Promu chef de bataillon, il est parachuté en France, facilite des évasions et des exfiltrations. Le 22 septembre, sur la BBC, il évoque les «soutiers de la gloire». Sa voix porte, mais ce n'est pas suffisant. Adjoint du colonel Passy, Brossolette renoue avec le terrain, reliant inlassablement résistances extérieure et intérieure. Le 17 octobre 1942, de Gaulle lui décerne la croix de la Libération et le nomme membre du Conseil de l'ordre de la Libération. Il n'a pas 40 ans. Sur ses papiers, il s'appelle Philippe Bernier. Nouveau parachutage pour structurer toutes les forces et préparer une administration provisoire dans la perspective de la Libération. Quand il est à Londres, il remplace souvent Maurice Schumann au micro de la BBC. Le 19 septembre, encore un départ pour la France. Son dernier. Arrêté lors d'un contrôle de routine, Brossolette ne sera d'aucune utilité pour la Gestapo : jamais il ne parlera.

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