En présence de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et des chanteurs Yvonne Chaka Chaka et Ricky Martin, le Secrétaire général Ban Ki-moon a exigé la fin des violences et discriminations basées sur le genre et l’orientation sexuelle.
 
 
« Soyons  clairs : les homosexuels, les lesbiennes, les bisexuels et les  transgenres ont les mêmes droits que tout le monde. Eux aussi sont nés  libres et égaux », a rappelé M. Ban lors d’une manifestation  spéciale au Siège de l’ONU à New York sur le rôle des dirigeants dans la  lutte contre l’homophobie.
 
« C’est  un scandale que dans le monde d’aujourd’hui, tant de pays continuent de  pénaliser leurs citoyens au prétexte qu’ils aiment une personne du même  sexe. Dans la plupart des cas, ces lois ne sont d’ailleurs pas le fait  des pays eux-mêmes, mais l’héritage de systèmes coloniaux. Elles doivent  être éradiquées », a-t-il affirmé.
 
Organisé par les Nations Unies et le Haut Commissariat des droits de l’homme (HCDH),  ainsi que par plusieurs missions permanentes auprès de l’ONU et des  ONG, cette manifestation se déroulait dans la cadre des célébrations de  la Journée des droits de l’homme, observée hier. 
L’assemblée  générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des  droits de l’homme le 10 décembre 1948, date retenue depuis pour marquer  la Journée des droits de l’homme. Ce texte énumère l’ensemble des droits  et libertés fondamentaux de tous les femmes et hommes du monde entier,  sans distinction aucune.
 
En  décembre 2011, le HCDH a publié le premier rapport de l’ONU sur la  violence et la discrimination contre les lesbiennes, gays, bisexuels et  transgenres (LGBT). Ce document recense de très nombreuses violations.  Ainsi, dans plus de 76 pays, les relations consensuelles entre personnes  de même sexe sont pénalisées, tandis que les discriminations et  violences contre les LGBT sont monnaie courante dans d’autres.
 
Le Secrétaire général a rappelé que l’article 1 de la Déclaration universelle stipulait pourtant que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » « Tous  les êtres humains, pas certains, pas la majorité, mais tous », a  insisté M. Ban. « Personne n’a le droit de décider qui peut bénéficier  de ces droits et qui peut en être privé », a-t-il tranché.
 
Selon  le HCDH, l’opinion publique a considérablement évolué vis-à-vis des  LGBT, même si les États restent divisés. En 2005, lorsque la première  déclaration sur les droits de ces personnes a été proposée par la  Commission des droits de l’homme (remplacée en 2006 par le Conseil des  droits de l’homme), 36 pays seulement l’avaient signé. En 2011, ce  chiffre est monté à 85, ce qui témoigne d’un élargissement de la prise  de conscience et de l’acceptation à l’échelle mondiale. Et en juin 2011,  le Conseil des droits de l’homme a adopté la toute première résolution  des Nations Unies contre la violence et la discrimination à l’encontre  des personnes LGBT.
 
Parmi  les personnalités présentes à la manifestation, outre la ministre  française des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se trouvait  l’archevêque Desmond Tutu, ainsi que plusieurs militants des droits des  LGBT.
« Nous  devons tous lutter contre l’homophobie et particulièrement ceux qui  sont considérés comme les dirigeants du monde et les personnalités  connues du grand public », a estimé M. Ban.
La chanteuse sud-africaine Chaka Chaka et le chanteur portoricain Ricky Martin participaient à cette réunion. « Pendant des années j’ai vécu dans la peur parce que je détestais qui j’étais », a déclaré Ricky Martin.
« Il  n’est pas question de créer de nouveaux droits, mais bien de garantir  que les droits de l’homme s’appliquent à tous, dans la réalité, quelle  que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre », a déclaré la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
« Aucun pays n’est exempté de progresser dans le respect de ces droits« , a-t-elle souligné en rappelant qu’en France, « les personnes LGBT sont encore l’objet d’un certain nombre de discriminations et de violences ».