Une petite voix s’élève alors dans le silence déconnecté qui appelle la femme à aligner ses différentes activités, les rôles qu’elle joue, et à les comparer avec son moi profond.
Vertige et sentiment de solitude dans ce monde de la toile, du web 2.0. et bientôt du web 3.0.
Comment s’engager seule dans ce cheminement philosophique et spirituel si intimement féminin parfois ? Surtout ne pas bâillonner la petite voix. Lui prêter oreille.
Marie-Thérèse BESSON, Présidente
La Grande Loge Féminine de France était présente au Trocadero le 13 mai 2014
ce fut l'occasion pour notre présidente d'affirmer l'engagement de la Grande Loge Féminine de France pour la défense des droits des femmes auprès des représentantes de notre gouvernement
Nous avons choisi surtout pour reforcer la portée de cette journée de nous faire le relais sur ce site de deux interventions qui circulent sur les réseaux sociaux des femmes africaines :
LA VIE ET SES ÉVÈNEMENTS PEUVENT-ILS NOUS METTRE KO ? - PAR ROKHAYA
EUGÉNIE AW
Rédigé le Vendredi 9 Mai 2014 à 14:14 |
PARCE QU’ELLES SONT NOS SOEURS
PARCE QU’ELLES SONT NOS FILLES
Ce sont nos sœurs et nos filles. 213 petites filles et jeunes filles enlevées au Nigéria par Boko Haram pour être livrées au viol (pas au mariage) et à l’esclavage.
Au-delà de l’inique provocation,retenons le crime de ces filles : « Etudier », « aller à l’école», « accéder au savoir ». C’est de ce crime terrible qu’elles sont punies.
Ainsi en ont décrété les incultes, les barbares qui se revêtent du manteau de la religion, d’une religion qu’ils ont décidé d’inventer, offensant Dieu et l’ensemble des croyants. Comment fait-on lorsque l’on est un inculte et un barbare pour exister ?
Décréter que l’Autre est un impie et que les impies des impies sont les femmes. Faibles des faibles qui osent être potentiellement dans un espace usurpé ! Enlevées, vendues comme esclaves, nous ne l’accepterons pas car elles sont nos sœurs et nos filles.
Nous disons NON à cette manière de les annihiler, de les réduire à néant
Où est la parole de l'Afrique, elle vient d'El Azar, comme un signe fort. Peut-elle venir de l'ensemble des croyants des Mosquées, des Eglises, des Temples ?
Où est notre parole de femmes africaines? J'en appelle à leur voix dans sa multiplicité. Femmes du Nigeria, Femmes du Tchad, Femmes du Cameroun, Femmes du Niger, captez toutes les rumeurs, tous les bruits qui courent, soyez les détectives de nos sœurs, de nos filles. Femmes du Continent, rappelez-vous, rappelons-nous les traditions de nos mères, de nos grands mères qui ceignaient le pagne et qui prenaient la rue pour défendre leurs enfants ?
Le cri des femmes du procès de Minova en République Démocratique du Congo aurait dû nous crever les tympans. L’Afrique se tait !
Pourquoi cette violence extrême et crétine est-elle possible ?
Pourquoi cette capacité à disposer du corps des femmes comme un lieu de torture et de destruction se développe-t-il dans un silence assourdissant de notre part à tous, contre les luttes de celles qui ont décidé de s’opposer à la déshumanisation de plus de la moitié des Africaines?
Parce que cette violence elle existe plus ou moins insidieusement dans notre vie quotidienne de femmes.
Boko Haram, c'est la voix de cet étudiant qui se contente de penser ou qui se permet même de dire à haute voix que toute universitaire, toute enseignante que nous soyons, nous lui sommes inférieures. Pour avoir commis le crime d'être femmes.
Boko Haram, c'est la voix de cet étudiant qui se permet de dire que la parité à l'Assemblée, c'est y faire entrer des « ignardes » et surtout prendre sa place à lui homme.
Cette opinion insidieuse gangrène notre vie sociale, y compris nos universités.
Elle ne s'appuie que sur des opinions, que sur la peur instillée par les couches les plus rétrogrades de nos communautés.
Oui ! La violence, qu'elle soit symbolique ou physique, la bêtise sont le lot quotidien des femmes. Nous avons ainsi vidé le mot démocratie de tout sens.
Les forces de sécurité ne sont même plus, même pas, en mesure de protéger les citoyennes et donc l'ensemble des citoyens.
Quand mes anciennes étudiantes en journalisme refusent de défendre l'intérêt commun et donc de s'organiser au nom de leurs intérêts particuliers ou de la peur, c’est leur droit ; mais rien de ce pourquoi nous nous sommes investies et nous continuons de nous investir n’est jamais gagné définitivement. Les jeunes femmes journalistes ne sont pas les seules. Où se trouve le réseau puissant et efficace de femmes ?
Quand nous hurlons au panafricanisme sans être capable de réveiller et de mobiliser concrètement l'esprit et les valeurs panafricaines.
Quand nous ne sommes pas en mesure de transmettre l’esprit de résistance, de lutte, d’influence, comment tous les Boko Haram pourraient-ils ne pas s’attaquer à nos soeurs, à nos filles.
Et pourtant, j’ai rencontré de merveilleuses jeunes femmes africaines, les vieilles comme moi et les plus vieilles (encore plus jeunes par l’esprit, parfois) sont aussi là, nos organisations dans tous les domaines sont là.
Mettons donc ensemble nos convictions et nos compétences.
Retrouvons notre Voix, mettons-nous debout, marchons pour les 213 jeunes filles et les autres parce qu’elles sont nos sœurs, parce qu’elles sont nos filles.
RÉPONSE PAR DIOR FALL SAW
Merci beaucoup Rokhaya Eugénie Aw, ma soeur, pour ce message plein de vérités
Non la vie et ses évènements ne peuvent pas nous rendre Ko ! !
La vie et ses évènements nous font, de plus en plus, prendre conscience que nous femmes africaines, devons changer notre façon d'agir et crier haut et fort que nous ne devons plus et ne pouvons plus accepter qu'au siècle où nous vivons, les femmes, n'ayant pas peur des mots, soient considérées comme du bétail, des esclaves sexuels ! !
Je fais écho de ton appel à toutes les femmes africaines, pour faire entendre leur voix, exprimer leur indignation et oeuvrer à une forte solidarité et mobilisation de toutes les femmes africaines pour lutter contre de tels crimes. Cela n'arrive pas qu'aux autres ! !
Faisons entendre nos voix pour, comme tu le dis si bien, affirmer que ces criminels qui "se revêtent du manteau de la religion", considérés à tort, comme des islamistes, des djihâdistes, n'ayons pas peur des mots, ne sont rien d'autres que des terroristes.
Comment comprendre cette violence systématique faites aux femmes. Oui, elle est partout dans notre vie: violence dans la famille, violence conjugale, dans la cadre du travail, lors des conflits armés...etc,
Unissons nos voix, femmes africaines pour dénoncer ces violations flagrantes des droits humains dans des pays qui se disent démocratiques! ! De quelle démocratie parle t-on?
Ensemble, femmes africaines, crions plus fort et osons dire aux hommes rétrogrades, nostalgiques d'un passé qu'ils ne revivront plus, que malgré les difficultés, les discriminations, les violences, les persécutions, nous continuerons notre avancée car elle est irréversible. La transmission du flambeau que nous avons allumé,malgré tout, continuera à se faire !
Ensemble , femmes africaines, osons interpeller nos gouvernants pour leur faire comprendre que nous sommes pleinement conscientes qu'une réelle volonté politique de mettre en exergue les capacités des femmes et de les faire participer au développement de leur pays, ne se manifeste pas par de simples mots, mais par des prises de mesures concrètes permettant leur pleine participation au développement de leur pays. Osons les interpeller sur tous les instruments internationaux, régionaux et autres qui ont été ratifiés et qui ne sont pas appliqués!
Osons leur dire qu'une réelle volonté politique en faveur des femmes, que les lois prises en leur faveur, ne sauraient être remises en cause par des pressions, quelque soit leur origine ! !
Femmes africaines, de divers horizons , de générations diverses, répondons à l'appel de Rokhaya Eugénie Aw, unissons nos voix, faisons les entendre, organisons nous et formons autour de notre continent, un solide rempart contre toutes ces exactions, ces injustices sociales qui nous concernent toutes. OSONS et ce qui semble un rêve peut devenir réalité.
La vie et ses évènements renforceront notre conviction, notre détermination, notre engagement pour nous, pour nos enfants, pour les générations à venir, car il s'agit de l'avenir, de la stabilité, du développement de notre continent, impossible à réaliser, sans nous les femmes, autre élément constitutif d'un peuple.