Le Grand Maître de la Grande Loge de France sera samedi à Bordeaux pour l'ouverture d'une quinzième loge de son obédience
Philippe Charuel : " La Grande Loge de France ne donne pas de consigne de vote "
Le Grand Maître de la Grande Loge de France sera samedi à Bordeaux pour l'ouverture d'une quinzième loge de son obédience
"Je veux ouvrir les portes de notre obédience"
Grand Maître de la Grande Loge de France sera samedi à Bordeaux pour l'ouverture d'une quinzième loge de son obédience
Élu en juin dernier Grand Maître de la Grande Loge de France qui, avec 34.000 "frères", est la deuxième obédience maçonnique de France derrière le Grand Orient, Philippe Charuel, 61 ans et originaire d'Annecy, est demain et samedi à Bordeaux. Son déplacement dans la capitale girondine, une des places fortes de la maçonnerie française, s'explique par l'ouverture d'une quinzième loge de la GLDF, ce qu'on appelle dans le jargon des "frères", "un allumage des feux ». "Il était nécessaire d'en créer une supplémentaire car chaque loge ne doit pas aller au-delà d'une quarantaine de membres, ce qui était le cas, explique Philippe Charuel. Cela témoigne en tout cas de la vitalité de la Grande loge de France".
Sud-Ouest : Vous avez fait campagne et vous avez été élu Grand Maître sur le thème de l'ouverture. N'est-ce pas un terme un peu " tarte à la crème" ?
P.C : Au contraire. Je veux ouvrir les portes de notre obédience. D'abord vers les autres obédiences avec lesquelles nous avons perdu l'habitude de travailler et de nous rencontrer. Ensuite, vers ce que nous appelons "le monde profane" et spécialement vers les jeunes.
S.O : Pour rajeunir les loges ?
P.C : La moyenne d'âge à la GLDF est élevée : 59 ans, alors qu'elle était encore de 48 ans il y a quelques années. Il est vrai qu'on devient plutôt maçon quand on est déjà bien ancré dans sa vie professionnelle et on rentre de plus en plus tard dans la vie active. Mais l'ouverture comme je l'entends ne se fait pas dans un but prosélyte. La jeunesse française est actuellement déboussolée, en manque de repères, soumise à beaucoup de précarité. C'est aussi une jeunesse qui ne communique presque plus que par le numérique et perd un peu pied avec la réalité. Avec la Grande Loge féminine, nous voulons donc aller à la rencontre de ces jeunes, dans les lycées ou les centres d'apprentis. Si nous pouvons les aider à acquérir des éléments de réflexion sur le monde, c'est un beau défi.
S.O : Êtes-vous en concurrence, politique ou quantitative, avec le Grand Orient ?
P.C : Pas du tout. Le Grand Orient a plus d'adhérents que nous, nous ne courons pas derrière pour le dépasser. Sur le plan politique, il est exact que le Grand Orient est plutôt marqué à gauche et la Grande Loge de France plutôt à droite. Mais nous avons chez nous des francs-maçons de gauche car notre loge a la réputation de se pencher plus sur des sujets philosophiques ou spirituels tandis que le Grand Orient a une préférence pour les sujets de société. J'étais récemment l'invité du Grand Maître du Grand Orient et je lui rendrai la pareille au printemps prochain.
S.O : Vous ne cachez pas vos opinions de droite.
P.C : J'appartiens en effet à une droite républicaine, de sensibilité gaulliste. Mais c'est mon choix personnel. La Grande Loge de France ne donne jamais la moindre consigne à ses adhérents et c'est également une nos différences avec le Grand Orient.
S.O : Donc, pas de consigne à propos du vote Front national ?
P.C : À titre personnel, je suis un opposant résolu au Front National et à ses idées. Mais, en tant que Grand Maître de la GLDF, je ne donne aucune consigne de vote.
S.O : Vous avez publié un communiqué le soir des attentats du 13 novembre.
P.C : C'est bien différent des élections. C'était un témoignage d'émotion et de solidarité à l'égard des victimes
de ces atroces attentats et à l'égard de toutes les femmes et de tous les hommes qui ont subi ce terrible choc. Je l'ai rédigé le soir même sans connaître exactement le nombre de victimes et, avec la direction de la Grande Loge de France, j'ai ensuite regretté de n'être pas allé plus loin dans mes déclarations.